N'être bonne à rien. Se lever, déjeuner, aller travailler, rentrer, glander, dormir. Tous les jours, ou presque. A des heures variables. Certes, l'année dernière ne m'avait pas laissée un souvenir impérissable, mais je me demande sincèrement comment font les étudiants qui n'ont pas eu de vacances depuis trois, quatre, voire sept ans. Septième été sans vacances, sans voyages, sans découvertes, vous imaginez ? Sincèrement, si vous êtes dans ce cas, expliquez-moi comment vous tenez. Comment vous faites pour ne pas vous sentir délaissé quand tout le monde part en vacances, quand on évoque l'Espagne, l'Irlande, Londres, ou même Paris, ou Saint-Malo. Ne seraient-ce que quelques jours, un peu loin de tout. Et rester. Sourire, inlassablement. Demander aux clients s'ils ont la carte du magasin. "Si ça vous intéresse, elle est gratuite si vous la prenez avant fin août, ou coûte le prix d'une carte un an - soit 9€ - si vous la créez pour trois ans. La carte vous permet de cumuler des points, vous avez un point pour 1€50 d'achat, et lorsque vous arrivez à mille points, soit 1500€, vous bénéficiez d'une journée de votre choix à 10% de remise sur tout le magasin, y compris les promotions. Et avec ceci, vous avez un magazine de déco gratuit tous les deux mois, vous recevez des courriers lorsqu'on fait des remises spéciales pour les porteurs de la carte. Et enfin, lorsque vous prenez la carte, vous avez une remise bienvenue de 5% sur tout le magasin également, à utiliser sur une journée de votre choix dans les trois mois qui suivent l'acquisition de la carte". J'ai l'impression de ne plus avoir de vie. Oui, je me plains, oui j'assume.
Je voulais mon dernier week-end d'août, pour partir à Saint-Jean de Luz, avec ces personnes formidables avec lesquelles je suis allée à Paris fin juin. Mon vendredi et mon samedi. Et... en partant aujourd'hui, j'ai découvert que j'étais en congé le vendredi... Et que je travaillais de 14h00 à 19h30 le samedi. Alors qu'à côté de ça, j'ai un week-end que je n'ai pas demandé, début août. Je crois qu'elle a confondu. Et ça me met en colère, parce que j'ai besoin d'air, c'est bête à dire, oui j'ai un boulot, oui je gagne de l'argent, mais il y a plus d'un an que je n'ai pas passé de véritable semaine sans travailler... J'ai des congés payés, oui... en septembre. Je ne travaille aucun samedi. Mais j'aurai repris les cours. Non, je n'en peux plus. Au point de fondre en larmes en rentrant chez moi, sans pouvoir m'arrêter, presque jusqu'à crier, mais je n'ai pas osé, parce que je ne suis plus une enfant. La fatigue s'ajoutant au reste. Et oui, tout le reste. Le fond qui va mal, qui me rend agressive alors que je ne suis pas comme ça.
Chacun vit sa vie, c'est normal, mais comme le disait Juliette, finalement on est toujours tout seul. Au fur et à mesure que le temps passe, que les couples se forment, tu te retrouves dans ton coin si tu n'as pas toi aussi ta moitié. Je suis pareille, sans doute, évidemment. Les autres n'existent plus, quand on aime, les autres sont inutiles, parce qu'ils ne peuvent pas nous apporter autant que l'être aimé qui remplit tout notre cœur, qui répond à toutes nos espérances.
Et les gens ne comprennent pas. "On peut se voir tel jour". "Non, je travaille..." "Viens deux-trois jours au camping, y aura de la place !" "Non, non je ne peux pas, ça aurait été si toi tu étais venue à la maison ce week-end là - le fameux que je n'ai pas demandé - mais là avec les trajets et le reste, je ne vais pas venir pour une simple demi-journée...", et puis les questions qui reviennent : "et tu ne prends pas de vacances ?" "Je n'ai pas le choix, nous les étudiants, on bouche les trous." Je suis bien lotie, dans ce travail, je ne pense que que j'aurais pu trouver mieux mais... mais. Je veux trop, sans doute.
Je n'arrive plus à écrire. A composer. A chanter. A peine. Mal de gorge, depuis des semaines, sans doute à cause de la clim. Et ces petits boutons apparus soudainement sur le corps, rouges, qui commencent à me démanger légèrement. Et cette paresse dévorante.
Je voulais mon dernier week-end d'août, pour partir à Saint-Jean de Luz, avec ces personnes formidables avec lesquelles je suis allée à Paris fin juin. Mon vendredi et mon samedi. Et... en partant aujourd'hui, j'ai découvert que j'étais en congé le vendredi... Et que je travaillais de 14h00 à 19h30 le samedi. Alors qu'à côté de ça, j'ai un week-end que je n'ai pas demandé, début août. Je crois qu'elle a confondu. Et ça me met en colère, parce que j'ai besoin d'air, c'est bête à dire, oui j'ai un boulot, oui je gagne de l'argent, mais il y a plus d'un an que je n'ai pas passé de véritable semaine sans travailler... J'ai des congés payés, oui... en septembre. Je ne travaille aucun samedi. Mais j'aurai repris les cours. Non, je n'en peux plus. Au point de fondre en larmes en rentrant chez moi, sans pouvoir m'arrêter, presque jusqu'à crier, mais je n'ai pas osé, parce que je ne suis plus une enfant. La fatigue s'ajoutant au reste. Et oui, tout le reste. Le fond qui va mal, qui me rend agressive alors que je ne suis pas comme ça.
Chacun vit sa vie, c'est normal, mais comme le disait Juliette, finalement on est toujours tout seul. Au fur et à mesure que le temps passe, que les couples se forment, tu te retrouves dans ton coin si tu n'as pas toi aussi ta moitié. Je suis pareille, sans doute, évidemment. Les autres n'existent plus, quand on aime, les autres sont inutiles, parce qu'ils ne peuvent pas nous apporter autant que l'être aimé qui remplit tout notre cœur, qui répond à toutes nos espérances.
Et les gens ne comprennent pas. "On peut se voir tel jour". "Non, je travaille..." "Viens deux-trois jours au camping, y aura de la place !" "Non, non je ne peux pas, ça aurait été si toi tu étais venue à la maison ce week-end là - le fameux que je n'ai pas demandé - mais là avec les trajets et le reste, je ne vais pas venir pour une simple demi-journée...", et puis les questions qui reviennent : "et tu ne prends pas de vacances ?" "Je n'ai pas le choix, nous les étudiants, on bouche les trous." Je suis bien lotie, dans ce travail, je ne pense que que j'aurais pu trouver mieux mais... mais. Je veux trop, sans doute.
Je n'arrive plus à écrire. A composer. A chanter. A peine. Mal de gorge, depuis des semaines, sans doute à cause de la clim. Et ces petits boutons apparus soudainement sur le corps, rouges, qui commencent à me démanger légèrement. Et cette paresse dévorante.
Toujours est-il que je proteste contre l'apologie faite du couple. Je vois pas pourquoi on ne pourrait accéder à un état de félicité constante que par la conscience d'une fascination réciproque. Idem, si c'est la seule réponse possible, je veux pas savoir quel crabe arrivera en premier, d'autant plus qu'en ce moment de toute façon, le cochon est plus présent que le crabe.
Je vais fonder mon propre parti, avec comme projet fondamental de faire réviser la constitution dans le seul but d'y inclure comme inné et inaliénable le droit de se plaindre sans se faire emmerder par un tas de frustrés qui se défoulent sur les autres la souffrance d'avoir été délaissé par leurs parents.
VOTE ME §§