Mercredi 29 juillet 2009 à 23:03

N'être bonne à rien. Se lever, déjeuner, aller travailler, rentrer, glander, dormir. Tous les jours, ou presque. A des heures variables. Certes, l'année dernière ne m'avait pas laissée un souvenir impérissable, mais je me demande sincèrement comment font les étudiants qui n'ont pas eu de vacances depuis trois, quatre, voire sept ans. Septième été sans vacances, sans voyages, sans découvertes, vous imaginez ? Sincèrement, si vous êtes dans ce cas, expliquez-moi comment vous tenez. Comment vous faites pour ne pas vous sentir délaissé quand tout le monde part en vacances, quand on évoque l'Espagne, l'Irlande, Londres, ou même Paris, ou Saint-Malo. Ne seraient-ce que quelques jours, un peu loin de tout. Et rester. Sourire, inlassablement. Demander aux clients s'ils ont la carte du magasin. "Si ça vous intéresse, elle est gratuite si vous la prenez avant fin août, ou coûte le prix d'une carte un an - soit 9€ - si vous la créez pour trois ans. La carte vous permet de cumuler des points, vous avez un point pour 1€50 d'achat, et lorsque vous arrivez à mille points, soit 1500€, vous bénéficiez d'une journée de votre choix à 10% de remise sur tout le magasin, y compris les promotions. Et avec ceci, vous avez un magazine de déco gratuit tous les deux mois, vous recevez des courriers lorsqu'on fait des remises spéciales pour les porteurs de la carte. Et enfin, lorsque vous prenez la carte, vous avez une remise bienvenue de 5% sur tout le magasin également, à utiliser sur une journée de votre choix dans les trois mois qui suivent l'acquisition de la carte". J'ai l'impression de ne plus avoir de vie. Oui, je me plains, oui j'assume.

Je voulais mon dernier week-end d'août, pour partir à Saint-Jean de Luz, avec ces personnes formidables avec lesquelles je suis allée à Paris fin juin. Mon vendredi et mon samedi. Et... en partant aujourd'hui, j'ai découvert que j'étais en congé le vendredi... Et que je travaillais de 14h00 à 19h30 le samedi. Alors qu'à côté de ça, j'ai un week-end que je n'ai pas demandé, début août. Je crois qu'elle a confondu. Et ça me met en colère, parce que j'ai besoin d'air, c'est bête à dire, oui j'ai un boulot, oui je gagne de l'argent, mais il y a plus d'un an que je n'ai pas passé de véritable semaine sans travailler... J'ai des congés payés, oui... en septembre. Je ne travaille aucun samedi. Mais j'aurai repris les cours. Non, je n'en peux plus. Au point de fondre en larmes en rentrant chez moi, sans pouvoir m'arrêter, presque jusqu'à crier, mais je n'ai pas osé, parce que je ne suis plus une enfant. La fatigue s'ajoutant au reste. Et oui, tout le reste. Le fond qui va mal, qui me rend agressive alors que je ne suis pas comme ça.

Chacun vit sa vie, c'est normal, mais comme le disait Juliette, finalement on est toujours tout seul. Au fur et à mesure que le temps passe, que les couples se forment, tu te retrouves dans ton coin si tu n'as pas toi aussi ta moitié. Je suis pareille, sans doute, évidemment. Les autres n'existent plus, quand on aime, les autres sont inutiles, parce qu'ils ne peuvent pas nous apporter autant que l'être aimé qui remplit tout notre cœur, qui répond à toutes nos espérances.

Et les gens ne comprennent pas. "On peut se voir tel jour". "Non, je travaille..." "Viens deux-trois jours au camping, y aura de la place !" "Non, non je ne peux pas, ça aurait été si toi tu étais venue à la maison ce week-end là - le fameux que je n'ai pas demandé - mais là avec les trajets et le reste, je ne vais pas venir pour une simple demi-journée...", et puis les questions qui reviennent : "et tu ne prends pas de vacances ?" "Je n'ai pas le choix, nous les étudiants, on bouche les trous." Je suis bien lotie, dans ce travail, je ne pense que que j'aurais pu trouver mieux mais... mais. Je veux trop, sans doute.

Je n'arrive plus à écrire. A composer. A chanter. A peine. Mal de gorge, depuis des semaines, sans doute à cause de la clim. Et ces petits boutons apparus soudainement sur le corps, rouges, qui commencent à me démanger légèrement. Et cette paresse dévorante.

http://photomaniak.com/upload/out.php/i757479_AmisCo066.JPG
Par manger.une.pomme le Jeudi 30 juillet 2009 à 1:13
Je ne crois pas que ce soit jamais vouloir trop que de vouloir être heureux, quoiqu'aux dernières nouvelles, le bonheur n'existant pas, exiger les conditions nécessaires à son accès seraient effectivement un luxe. Mais si faut s'excuser d'en avoir envie, je passe mon permis de port d'arme tout de suite, je m'achète un 9mm et je me tire un pruneau dans la caboche illico. Ca fait déjà mal au cul de devoir accepter pour être "normal" de ne vivre que dans l'espoir d'avoir un travail et d'en crever, alors si en plus faut avoir honte de trouver ça débile, s'même pas la peine de savoir de quel cancer on va mourir - en ne considérant pas ceux qui ont une santé préoccupante au point d'atteindre les 60 ans sans cancer.

Toujours est-il que je proteste contre l'apologie faite du couple. Je vois pas pourquoi on ne pourrait accéder à un état de félicité constante que par la conscience d'une fascination réciproque. Idem, si c'est la seule réponse possible, je veux pas savoir quel crabe arrivera en premier, d'autant plus qu'en ce moment de toute façon, le cochon est plus présent que le crabe.

Je vais fonder mon propre parti, avec comme projet fondamental de faire réviser la constitution dans le seul but d'y inclure comme inné et inaliénable le droit de se plaindre sans se faire emmerder par un tas de frustrés qui se défoulent sur les autres la souffrance d'avoir été délaissé par leurs parents.

VOTE ME §§
Par choops le Jeudi 30 juillet 2009 à 1:49
Elle est jolie, ta photo, ma Camille. Tu sais, cette année, j'ai décidé de vivre mes vacances en vrai. De faire ce que JE voulais faire depuis des années, ne plus rien attendre des autres, avancer, tant mieux si c'est accompagnée, mais seule ça ira aussi. Je ne sais ni ce que je cherche, ni ce que je fuis. Je sais seulement que j'ai besoin de cet Ailleurs. Alors je profite/profiterai pour toi, de ces deux mois de vadrouille. Et en septembre, je t'emmènerai à Berlin, à Châlon entre deux chansons, à Lyon et à Prague. Promis.

C'est courageux, ce que tu fais. LM, tout ça. Il faut le faire. Beaucoup travaillent un mois, pendant les vacances d'été. Toi c'est les deux, et toute l'année en prime. Tu as du courage, et du mérite.

Le passage "Chacun vit sa vie", si tu savais comme je m'y retrouve. Je crois que tu sais, en fait. J'aurais voulu rester bloquée à dix-sept ans, et voila que la vingtaine approche. Je ne veux pas de cette vie, je ne veux pas qu'une seule personne, qui apparaîtrait dans ma vie à l'improviste, vienne envoyer valser toutes les autres. "Les autres n'existent plus quand on aime", cette phrase fait tellement mal, parce qu'elle est si vraie.

Tendres sourires, Camille*
Par pelote le Jeudi 30 juillet 2009 à 8:30
Je me demandais pourquoi tu écrivais peu, je comprends mieux ! Sacré rythme que tu mènes. Je voudrais dire un petit mot encourageant, je voudrais bien aussi imaginer que tu puisses déplacer ton weekend, et puis aussi que tu aies un ailleurs pas loin où tu puisses te ressourcer. Bon courage demoiselle
Par Eteins-celle le Jeudi 30 juillet 2009 à 14:00
Je vote manger.une.pomme et choops aussi même si elle s'est pas présentée.
Je vais peut-être aller à la mer dans quelques jours, elle n'est pas si loin, un peu plus d'une heure et demi, je sais même plus.
Je comprends si bien ce que tu dis pourtant je sais pas si je comprends tellement parce-que je travaille pas cet été, et ça ne m'est encore jamais arrivé mais l'idée de travailler toutes les vacances m'est inconcevable, et pourtant l'année prochaine, je serai bien obligée de m'y résoudre.
J'ai envie de dire tiens bon!
ET puis on est seul, ça c'est vrai, et même si ceux qui sont en couples veulent bien te dire que non tu n'es pas seule, tu trouveras bien quelqu'un toi aussi, ce n'est pas eux que ça inquiète au fond, ils balancent juste des mots en l'air et ils se sentent soulagés d'avoir quelqu'un à leur côté d'ailleurs. Le pire c'est qu'on est tous pareils, enfin j'imagine.

bisous de survie ;)
Par bulle2coton le Jeudi 30 juillet 2009 à 16:06
oh Camille. Tu deviens un peu une ombre? Il faut que je t'écrive un mail
Par choops le Jeudi 30 juillet 2009 à 23:22
Chooooops au pouvoir, niakniakniak !
... Clara, en tant que Clara (parce que oui, il faut avouer que c'est une qualité MAJEURE de s'appeller ainsi), je t'honorerai du titre de première conseillère de la ReineSuprême que je seraiiiis (pardon --')

Camille, je voulais dire : "bonne à rien", toi ? Nonon, je ne crois pas, non. Loin de là, même :)
Par Vivant.Poeme le Vendredi 31 juillet 2009 à 11:41
J'ai sur-lu vite fait, promis, je t'écrirais ce soir.
Un petit drame s'est passé, et ... j'ai tellement l'impression que tout s'effondre si tu savais.
Je ne pourrais pas t'envoyer les coquelicots avant septembre, ils sont restés chez ma mère, désolée, désolée !
Par monochrome.dream le Dimanche 2 août 2009 à 0:06
Courage courage courage courage, des lignes de courage, des trains de courage, du courage par caisses et en pluies, des colliers de courage... et je pense fort à toi, même si c'est peu.
 

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