Jeudi 20 juin 2013 à 2:17

J'ai besoin d'un endroit où je puisse écrire, rabâcher la même chose, sans que personne n'en soit gêné, sans que personne ne se sente obligé de répondre. Je crois que plus personne ne passe ici, alors c'est bien, comme endroit. Ce n'est pas anonyme, mais tant pis. Je viens d'écrire ce texte. ll ne parlera qu'à moi, mais il fallait qu'il sorte.

Il est probable que le problème soit avant tout mental. Il est probable qu'il faille que je retourne voir un psy. Y a beaucoup de choses dans ma tête. Y a beaucoup de choses qui se passent dans mon corps qui sont liées à mon cerveau. C'est impressionnant, ce que ce truc peut faire. Comment ça peut te pourrir la vie. Rien qu'une crise d'angoisse, tiens : palpitations, bouffées de chaleur, vertiges, nausées, difficultés à respirer... alors que le corps va bien. C'est l'esprit qui provoque tout ça. Uniquement le cerveau.

C'est injuste. Injuste que je sois plus sensible qu'une partie de la population. Mais c'est comme ça, il faut l'accepter et essayer de travailler dessus, pour vivre le mieux possible. Il ne sert à rien de s'apitoyer sur son sort, il faut juste faire au mieux, avec ce qu'on a, ce qu'on peut, et de l'aide extérieure, aussi. Cette aide si difficile à demander, par peur d'être jugée, de découvrir des choses auxquelles on ne veut pas faire face parce que ça fait trop peur.

Alors j'ai le droit d'aller mal. Oui, j'ai le droit. Je me le donne. J'ai la possibilité d'aller mal. J'aurais dû prendre les choses en main avant.

Et je pense argent. C'est stupide. Je ne veux pas retourner habiter chez mes parents. Et pour ça, j'ai besoin d'argent, pour avoir un appartement. Et puis cette formation, j'en ai tellement envie. Rencontrer des gens comme moi, et apprendre, et revoir Simon que je connais déjà, et partager.

Il y a peut-être une part de physique mais oui, c'est probablement en partie mental. J'ai un tas d'exemples. Quand je chantais, j'étais très souvent malade, j'avais la voix cassée plusieurs fois par an, souvent avant des castings ou des gros concerts. Depuis que j'ai arrêté, il y a un an et demi, à part quelques rhumes, plus rien. Je suis sûre que ça reviendrait, si je m'y remettais. Le corps parle quand l'esprit va de travers. Et puis ces douleurs aux yeux, qui ont duré deux semaines à Noël, parce que je me focalisais dessus. Elles reviennent parfois, quand j'y pense, quand je suis angoissée ou trop concentrée. Et puis je me force à faire autre chose, et ça passe. Mais si je devais à nouveau travailler toute la journée devant un ordinateur, j'imagine qu'elles se feraient plus fréquentes.

Alors là, oui. Il y a un déséquilibre des pieds, du dos, une histoire de posture peut-être, mais la cause est probablement au fond, là-bas, dans ma tête.

Et j'ai tellement envie de fuir, de me cacher. De pleurer. De rester sous ma couette en attendant que tout cela passe. Mais pourquoi ? Si ça passe, ce sera remplacé par autre chose. Pour mon aponévrosite, je me disais qu'il fallait traiter la cause, plus que les symptômes. Alors je fais des étirements, je masse, je cherche de bonnes chaussures, je porte mes semelles. Mais si la cause est dans la tête, c'est pas ça qui résoudra mon problème, ou alors temporairement.

Mais je suis pessimiste. Je n'arrive pas à voir la vie en rose, ou en plus. Alors ça ne doit pas aider. Et peut-être que j'ai le droit de me reposer sur quelqu'un. Peut-être qu'il le faut. Un professionnel, pas mes amis. Mes amis sont là, mais je n'ai pas le droit de les faire porter autant de douleurs. De mes douleurs.

Alors oui, la tête. Mais j'ai du mal à croire que ça peut causer autant de mal au corps, voilà tout. Ça me paraît tellement gros. Mais la douleur est apparue tellement soudainement. Qu'est-ce qui me fait peur ? Les responsabilités ? La vie active ? Les changements ? C'est vrai que, plus le temps passe, plus je suis trouillarde.

Je fais mes étirements. Je devrais ajouter de la méditation. Prendre au total, tous les jours, au moins une heure entière pour m'occuper de moi. Et aller voir quelqu'un. Et ne pas renoncer, jamais. Travailler dans cette librairie. Malgré la douleur. Mais je dois l'écouter, cette douleur ? Je ne sais pas. Les médecins ne disent rien. Si elle est là, c'est qu'il y a quelque chose et que je ne dois pas forcer. Mais forcer quoi ? Le corps ou l'esprit, finalement ? Je suis complètement perdue. Je dois essayer de continuer. Mais j'ai le droit, la possibilité d'échouer. Pour peut-être mieux rebondir.

C'est cette année que j'aurais dû m'occuper de moi, aller voir un psy, parler, comprendre, régler les choses. Mais l'incertitude, toujours, ne pas savoir où je serai dans six mois, ou moins. Ne rien engager. Toujours repousser. S'épuiser. Refuser. Avoir peur. Si je ne m'occupe pas de ça, je suppose que je risque d'en pâtir longtemps. Pourquoi je suis comme ça ? Oh, après tout, ce n'est pas la question. Ça ne changera rien, de se désoler. J'ai l'impression de lutter, mais je ne lutte pas vraiment. Je ne suis pas courageuse. Je me sens à bout alors qu'au fond, ce n'est pas grand-chose. C'est tout petit dans l'univers.

Il faut que j'aie un meilleur rythme de vie. Que je relativise mes angoisses. Il y a toujours des solutions, pas forcément celles que j'attendais, mais. Il faut que j'arrête de me mettre des bâtons dans les roues. Je vais retomber sur mes pieds (c'est le cas de le dire). Il est 2h03 du matin, il faut que je dorme, pour de vrai. Je voulais me coucher tôt. Je ne dois pas me lever à midi demain, non.

Il faut que je voie l'avenir avec du soleil. Beaucoup de soleils et de belles choses pour moi, et ceux qui m'entourent. Et tant pis si la route est cabossée, je finirai par trouver le bon chemin, j'arriverai peut-être un peu fatiguée mais contente.

Et j'ai le droit d'échouer. Le droit de ne pas aller bien. Je dois juste tenter de m'en sortir. J'ai le devoir de demander de l'aide. Le courage de.

Dimanche 11 mars 2012 à 3:31

Je voulais écrire hier soir, parce que j'ai relu une bonne partie de mon blog, mais il était cinq heures du matin alors je suis allée me coucher. Beaucoup de choses ont changé. Rien n'a changé. Je ne sais pas, un peu tout ça à la fois. Il y a toujours beaucoup de peurs et de doutes mais il y a aussi le réconfort et l'amour. Un peu plus de positif qu'avant.

Je suis toujours perdue. Je ne sais pas ce que je veux faire "plus tard". J'ai l'impression que "plus tard", c'est maintenant.

Je rentre d'un concert : Christine and the Queens, Applause, Ladylike Lily. Christine and the Queens est totalement "freaky", Applause a un chanteur à la mèche crispante et Ladylike Lily est toujours magique. L'album en avant-première, qui est dans mes oreilles, là, tout de suite. On a parlé, du concert, de mon stage, de choses et d'autres. C'était bizarre. C'était chouette. Je me suis sentie stupide. Je ne sais pas ce que je veux. Plus tard. Il y a ce stage que je dois trouver, mais j'en ai assez de chercher. Et après ? Ça ne collera pas. Ce n'est pas un milieu pour moi. Je crois. J'ai pensé à être correctrice. Mais il y a si peu de débouchés. Encore moins que dans la production musicale, si c'est possible.

J'ai envie de faire quelque chose de nouveau en musique. De plus poussé, de différent. Mais je ne sais pas. Je ne sais pas par où commencer. Je ne vais pas, je ne peux pas "renier" Mademoiselle Cerise. Mais le fruit finira par être périmé. Je ne pourrai plus m'appeler "Mademoiselle Cerise" à 40 ans. Oui, réflexion stupide, mais il est 3h24 du matin. Je suis triste, et cet album n'arrange rien. Il faut que je travaille. Mes chansons, ma voix, mes instruments, tout. Je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas. Pour l'instant, je n'y vais pas toute seule, c'est un peu rassurant. Mais ça ne règle rien.

Metz est jolie. Metz est petite. Metz se vide. Je ne sais plus où je veux être. Les cours sont terminés, j'erre, en attendant. Et après ? Le flou, le vide, total. Tous mes mots ici sont tristes, sont gris, alors que ça ne va pas si mal, mais ça reste encore un refuge, parfois. Et quoi ? Les "artistes", les "créatifs" seront-ils toujours en proie au doute ?

Je me cherche encore. Je vous ferai signe lorsque je me serai trouvée. Peut-être. Lâcher prise.

http://mademoiselle-coquelicot.cowblog.fr/images/4224131015062901272331866518831794250091339521852n.jpg

Dimanche 15 janvier 2012 à 19:30

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Jeudi 24 novembre 2011 à 15:44

Il y a un paquet de choses que je pense souvent à écrire ici. Par exemple, aujourd'hui, j'ai pensé en montant pour la millième fois ma rue que cette agence immobilière fermée avait quelque chose de triste et d'étrange. Un A de Anarchie a été taguée sur la vitre et à l'intérieur, tout est comme si le propriétaire de l'agence allait revenir : papiers sur le bureau, surligneurs éparpillées, un mètre... mais rien, il n'y a rien. Avec Marie, on se dit souvent qu'il est peut-être mort, le gars qui tenait ça. Ou la nana, peu importe. Les annonces affichées ont perdu leur couleur, et sans doute leur validité. Ou alors, il fait de la prison pour escroquerie. Ou bien il s'est fait enlever. Le local n'est même pas à vendre.
 
http://mademoiselle-coquelicot.cowblog.fr/images/314695101503171571597637842347627825924629573061n.jpg[Photo : Sarah]

Metz en automne, ça peut être joli, pour de vrai. Avec de l'eau, des bateaux, des feuilles mortes (qui se ramassent à la pelle) et celles qui s'accrochent encore aux arbres, avec leurs couleurs chatoyantes. Les cygnes, aussi. La main dans la main, et le froid, léger le week-end dernier, un peu plus présent depuis hier. Noël approche, les guirlandes dans les rues, le marché, tout est là pour qu'on y croie. Je suis contente d'être à l'est à cette saison.
 
http://mademoiselle-coquelicot.cowblog.fr/images/3071251015039405688831866518831786216642141649680n.jpg[Cliquez sur l'image pour voir d'autres photos.]

Je cherche un stage. Et j'ai tellement peur de ne pas le trouver, de me ridiculiser à l'entretien, de ne pas retenir l'attention face aux CV bien plus remplis d'autres personnes. Et puis je cherche dans la région, c'est un peu limité. Et d'ailleurs, je cherche sans conviction, je repousse, parce que je ne sais pas bien ce que je veux faire et où je veux le faire. Accompagnement d'artistes, dans l'idéal, mais c'est bouché. Il y a des lieux auxquels je ne peux pas postuler parce que je n'ai pas de voiture. Je ne sais pas me vendre. Et je suis nulle. Je le pense souvent. Le manque de confiance en moi me bouffe, pour changer. Et le doute : suis-je faite pour cette formation, ces métiers ? Ai-je la capacité, le charisme, l'expérience nécessaires ? Je crois qu'il faut du charisme et du culot pour ça, oui. J'en manque terriblement, je suis tétanisée, parfois je panique.

Je rentre probablement à Nantes à la rentrée. Je l'espère tellement. Je serai seulement triste de quitter notre bel appartement, je crois. Peut-être me serai-je un peu plus attachée à la ville d'ici là, tout peut changer, mais... Nantes me manque.

http://mademoiselle-coquelicot.cowblog.fr/images/310239101502973181033186651883178084363626049702n.jpg[C'est beau, chez "nous".]
 
Pis sinon c'est tout pourri, l'hébergeur de mes photos sur mon précédent blog et des premières sur ce blog a fermé et les photos ont disparu...

Mardi 1er novembre 2011 à 20:01

http://mademoiselle-coquelicot.cowblog.fr/images/sipeudendroits2.jpg
J'aime bien quand des livres font badaboum dans le cœur. Et pleurer les yeux, un peu. (Même si en vrai j'ai l'édition de poche et que la couverture est moins jolie.) Sauf que je ne sais pas trop raconter, alors je vous laisse chercher par là.

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